Installation picturale
par Lise Robichaud (2015)
LRobichaud 2015 ©
L'Installation DÉRIVE par Robichaud (2015)
Exposé pour la 1ère fois dans dans le cadre de l'exposition D'EAU: Robichaud et Rouholamini au Centre des arts et de la Culture de Dieppe au N.-B. Canada (novembre 2015 à janvier 2016).
ENGLISH TEXT (par L.R.)
In DÉRIVE the codes
to read my installation ( station I,
station II, station III, station IV) are hidden in the sections of
acadian poet Raymond LeBlanc’s poem that I chose from the book LeBlanc, R. (1988) Chants d'amour et d'espoir. Moncton: Michel Henry Éditeur.
ex. section I
"draps" (sheets) : The way the canvas is suspended and
white like bed sheets.
ex. section II
"bois brisé" (broken wood) : There are piece of wood in the
artwork (the type of wood that used is related to the construction of house,
boats can be related to the house and transportation of souls).
ex. section III
"mer" and "mère" : The image of water but also of a sheet
that protects us or covers us. Paintings of migrant’s arms protecting their
kids’ arms while crossing from Turkey to Greece are hidden under the white
(they come from newspaper archives).
ex. section
IV: "pluie" (rain) : The vertical way I wrote words in
blue is akin to rain dropping from the sky.
In the installation DÉRIVE there is an intertwining of memories.
LeBlanc's poetry
is an archive (poetic archive) that I use in my art (it is near the painting but
woks as a medium of creation, words become part of the artwork). I need those
words in order to visually communicate my feelings regarding the concept of
D'EAU.
Intertwining of
memories
1. Mémoire
écologique (Ecological
memory):
Water and the
ocean, ocean is the archive of the earth
2. Mémoire
sociale (societal memory):
Migrants’
(Réfugiés) archives of the 21th century
3. Mémoire intime (intimate
memory):
In Raymond's text
there is the word "rose". That name is related to a beloved family
member who died of cancer a year ago.
All those life
experiences I had this year, related to the notion of MER (ocean) and
MÈRE (mother), came out through art. It is how I expressed the concept of water.
Montage de l'installation DÉRIVE de Robichaud (2015) dans le cadre de l'exposition D'EAU
TEXTE CHOISI PAR ROBICHAUD POUR
LA STATION I DE DÉRIVE (2015)
“Je sais je parle un langage insensé
rien n’est facile rien n’est gratuit dans ce monde
où la laideur étouffe le moindre bourgeon de vie
Je sais la vie n’a plus de sens
quand la ferraille de la nuit couvre le ciel comme un drap
sur nos visages blancs de perdrix épouvantées
Je sais
nous ne sommes plus
au paradis terrestre de nos bibles d’enfance
et tout ça n’est que rêverie
Mais comment oserons-nous dériver
si nous ne savons plus voyager
plus loin que le quai et tous les regards des blessés
qui ont trop souffert de n’avoir jamais connu
une rose sans échardes ou le silence des reflets de la lune
sur le calme océan de la tendresse”
[Extrait du poème “Chant de la dérive” dans
LeBlanc, R.G. (1988) Chants d’amour et d’espoir, p.11]
LRobichaud 2015 (C)
LRobichaud 2015 (C)
TEXTE CHOISI PAR ROBICHAUD POUR
LA STATION II DE DÉRIVE (2015)
“quand tu auras traversé le
desert
et
suivi le porteur de la cruche d’eau
quand
tu te seras brûlé les pieds
sur ce
sable rouge de feu
quand
tu auras cessé de boire
les
reflets de lune dans des bois brisés”
[Extrait du poème “Trois meditations”
dans LeBlanc, R.G. (1988) Chants d’amour et d’espoir, p.49]
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
TEXTE CHOISI PAR ROBICHAUD POUR
LA STATION III DE DÉRIVE (2015)
“Et la fragile fenêtre qui me sépare de vous
Retient mon désir de
retourner à l’océan
La mère de ma
première naissance”
[Extrait du poème “Naissance “ dans
LeBlanc, R.G. (1988) Chants d’amour et d’espoir, p.48]
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
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TEXTE CHOISI PAR ROBICHAUD POUR
LA STATION IV DE DÉRIVE (2015)
“offrir son corps nu à la lumière
écouter
la respiration du vivant
suivre
la rivière jusqu’à la mer
dormir
dans la chambre haute
laisser
briller la pluie”
[Extrait du poème “Trois
méditations” dans LeBlanc, R.G. (1988) Chants d’amour et d’espoir, p.4]
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
LRobichaud 2015 ©
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Installations de Robichaud : Art
de genre archivistique.
« La transmission de l’expérience est aussi au
centre de la réflexion de l’artiste acadienne Lise Robichaud dont les
installations et l’art en direct posent le défi, au même titre que la danse, de
leur documentation et
de leur prolongation dans le temps. Les archives prennent
ici place dans un ensemble plus large – l’archive – regroupant tout ce qui
parle de soi
et du collectif dans le temps et dans les lieux, dans la culture,
et en lien avec le réel, la mémoire et la trace. Selon Robichaud, la seule archive
possible de l’art en direct serait celle du moment d’échange avec le public qui
se trouve au cœur de sa démarche. Il faudrait alors pouvoir archiver
l’immatériel, le vivant, et conserver le présent fulgurant de l’expérience. La
question est alors celle de la mise en archives hors des méthodes
traditionnelles. L’artiste, dans la perspective de Robichaud, est tour à tour
chercheur d’archives et porteur d’archives. Ce qui rejoint d’une
certaine manière la position de Simon Côté-Lapointe qui, dans sa pratique
musicale, se fait à la fois chercheur et médiateur d’archives. » (Klein,
Lessard et Lacombe 2014 p. 170).
Référence :
Klein, A. Lessard, D. et Lacombe A.-M.
(2014) « Archives et mise en Archives dans le champ culturel » Dans Lemay, Y. et
Klein, A . dir. (2014). Archives et création : nouvelles perspectives
sur l’archivistique. Cahier 1. Montréal, Université de Montréal, École de
bibliothéconomie et des sciences de l’information (eBSi) (p. 170).