jeudi 11 août 2011

Navire fantôme...réflexion sur l'impact de la culture sur les oiseaux (Dark Line)

Exposition solo au Centre d'artiste ARTsPLACE à Annappolis Royal en Nouvelle-Écosse, Canada;  Du 7 août au 11 septembre 2011


Dark line
A contemporary visual version of the Acadian Legend
Le Bateau Fantôme.  
    
Vaisseau 2011 /L.R. (c)



Dark Line is an Installation about  Nature and Culture. It’s a narrative story regarding the Earth under pressure from the Global Transportation Zone and that story is visually interpreted through a  large painting and wall sculptures created In Situ using wood,  black ribbon, envelopes, petals and stem.
L.R. (c)


Dark Line is a  contemporary and intimate visual version of the themes of ocean vessels and environment by knitting the Acadian legend of   The Phantom Ship, or  story of The Burning Ship



…with the ecological impact of the ocean vessels such as burning oil ships or rigs on birds.






 L.R. (c)






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mercredi 16 mars 2011

Démarche artistique


Artiste peintre (peinture grand format) et sculpteur (installations éphémères in situ).

En arts visuels, j’explore parallèlement et parfois conjointement l’art pictural et la sculpture éphémère d’une manière poétique et autobiographique.  Je m’exprime sur les problématiques intimes et sociales que sont l’identité et la culture.
Créer  dans un grand espace c’est ce que j’aime faire le plus qu’il s’agisse d’un espace intérieur (ex. galerie d’art)  ou d’un  terrain vague (ex. dehors). J’y incorpore des extraits  d’art pictural et j’y crée des structures In Situ principalement avec des fibres (papier, bois) et couleurs.
Une narration poétique se révèle dans le jeu  des composantes visuelles de l’installation. Le sol, les murs tout comme les  coins de mur m’inspirent à trouver des solutions créatives pour communiquer mes idées par l’art. Les lieux jouent le rôle de « support » dans lequel je « fabrique» des histoires visuelles grâce aux matières, symboles, formes  et couleurs ce qui crée un lieu unique dans lequel déambule le public  (1). Certaines de mes installations invitent  une participation du public.
Je m’exprime en arts visuels par  les techniques de peinture et de sculpture par assemblage en intégrant le bois et la couleur dans des espaces intérieurs ou extérieurs. Les thématiques sont d’ordre sociale, contextuelle ou/et intime mais aussi inspirées de problématiques du 21e siècle. Je travaille en peinture grand format en intégrant parfois de la figuration et en sculpture par assemblage au sol ou au mur avec la simplification des formes en utilisant des matériaux naturels (ex. fibres, bois…) ou récupérés (ex. enveloppes de papier recyclé). En peinture et en sculpture je sélectionne  la matière et les objets pour leur symbolisme et leur rendement technique et esthétique.
Lise Robichaud
                                                                         Auteure de l' Installation "Écrire l'avenir" (photo. G.R)


mercredi 12 janvier 2011

Trajectoire personnelle en arts visuels.

1. Le besoin d’ « être » de l’artiste.
(ce texte est issu d’une causerie donnée dans le cadre du 25e Café des artistes de Moncton le 30 octobre 2008).
Mes souvenirs de cheminement en arts visuels …je devais avoir 6 ou 8 ans environs… je m’exprimais surtout  par le dessin, j'aimais lire et regarder les illustrations, j'aimais observer les motifs sur les tissus et dans la nature.  Je m’intéressais aussi à tout ce qui était de fabrication artisanale.  En prenant un recul aujourd'hui, il me semble que j’avais déjà l’intuition que l’expression par l'art était le chemin à suivre . Que la vie était imprégnée de beauté.

Enfant, mon cheminement exploratoire en arts visuels consistait à faire friser les pissenlits dans l’eau, à dessiner avec des bâtons dans la vase puis avec l’arrivée du magasin « Continental » à Caraquet,  à remplir de dessins les tablettes de papier manille JUMBO;  l’été, à essayer de construire et à faire cuire sur des feux de grève des pots confectionnés avec peine et misère dans la terre « glaise » des Cap de la Côte à Foley de Caraquet ; puis, à rencontrer pour la  première fois en personne une « vraie » peintre  (poète et chapelière) de   Rogersville Mme. Marianne Johnson-Richard, (qui, je ne l’ai appris que plus tard, était en fait mon arrière grand-mère paternelle et l'une des nièces de Pascal Poirier de Shédiac auteur d'un lexique, sénateur, peintre à ses heures etc.). Dans le petit village qu'était autrefois Rogersville, ma "Tante Marianne", par sa créativité poétique et picturale, a influencée positivement d'autres artistes dans leur enfance c'est ce que m'a témoigné l'homme de théâtre et libraire Robert Melanson. 

Mon enfance est imprégnée du paysage marin de la Baie de Caraquet.  Mes premiers tableaux traitaient de sujets marins et aujourd'hui j'en parle encore par le choix de couleurs et le sujet du navire fantôme.




n                                                Navire Fantôme , acrylique et encre sur toile (L.R.)

De ces années d'enfance, je ne me souviens pas d'avoir vu de Galeries d'art à Caraquet mais j'ai  en mémoire des images de pièces d'artisanat vues au Musée Acadien de Caraquet possiblement dans une boutique. À part un seul poste de télévision en noir et blanc  de langue française, nous avions la radio du Québec ( avec les contes de Tante Lucille). Mes premiers contact avec l'art   se firent d'abord  en voyant un jour mon père dessiner de manière réaliste sur un bout de papier sur la table de la cuisine.  Puis, par le cinéma. Mes parents, jeunes propriétaires d'une grande salle de cinéma, avaient une formation de projectionnistes. Un lieu de diffusion cinématographique qui était, du temps de mes grands-parents paternels, un lieu de diffusion de film et  de  spectacles de variétés allant de Magiciens au  Country Western (Ex. avec Renée Martel et son père Marcel Martel etc. ). Enfants, on s'amusaient à observer des bouts de films (à l'époque on en coupait des morceaux). Et dans le long corridor qui servait de loge aux artistes, je regardais les petits dessins, textes ( "graffitis") que des musiciens gravaient sur les murs dans ce "corridor" d'attente.  Les artistes étaient francophones et venaient du Québec. Celui qui m'impressionna le plus   fut  le poète Claude Gauthier.  

Cette expérience de vivre avec le cinéma dès l'enfance m'a inspiré une oeuvre que j'ai exposée dans le cadre du projet de groupe Présence 27 exposé au début des années 2000 à la Galerie d'art de l'Université de Moncton alors surnommée la GAUM. Voici cette oeuvre qui implique miroir au sol, photographies  et robe de baptême. En regardant dans le miroir cela donnait l'impression d'une pellicule de film se déroulant sans fin.


(c) Installation  réalisée par  Robichaud,L. (photo prise par M.P.)

À l'adolescence, vers l'âge de 15 ans,  j'explorais de manière autodidacte  diverses  techniques  allant de l’expérimentation avec les fibres (en me prenant le pouce sous l’aiguille du moulin à coudre…) au batik en faisant des costumes pour des pièces de théâtre jouées dans notre cours de français.  En faisant du gardiennage j'ai pu m'offrir des pinceaux et de l'acrylique  pour peindre en direct à l’extérieur sur carton entoilé en interprétant visuellement  de vieux cabanons de bois dans un champ qui se trouvait à Caraquet (je voulais peindre dehors comme les Impressionnistes). 


Étudiante au secondaire, j'ai  eu la chance de suivre un cours d'arts plastiques avec Mme Régine  Mallet.  Ainsi fut  identifié mon choix de carrière: devenir une artiste-enseignante.  À l'école, on  me laissait travailler dans l'atelier le midi et nos  meilleures réalisations artistiques étaient exposées dans une vitrine. C'était très valorisant d'entendre les rétro-actions positives de nos pairs. Lorsque je fus étudiante universitaire j'ai eu la chance de travailler au Village Historique Acadien, les premières années à l'acceuil, puis sur le site historique à la Maison Martin dans le rôle de Mme Martin. J'ai pu y apprendre quelques rudiments d'artisanat comme  carder de la laine de mouton pour filer de la laine  et tricoter des bas d'hiver. Auprès de ma grand-mère Robichaud j'apprenais à coudre des couvertes piquées.




À l'école, le midi,   j'aimais aller lire des définitions de mots nouveaux et voyager de manière imaginaire grâce aux Dictionnaires de la Bibliothèque à l’école polyvalente  Louis Mailloux de Caraquet. Je me mettais à rêver sur les images et lisais aussi à propos de l'histoire de l'art.  J'aimais particulièrement  un petit livre  illustrant étape par étape le processus de création du peintre-graveur du Québec Léon Bellefleur (1910-2007).  À la mort de cet artiste québécois, le Devoir nous apprenait ceci à propos de Bellefleur : « Souvent surnommé le peintre de l'abstraction lyrique tant sa manière de peindre était nimbée de poésie.  Dès 1950, le peintre a gagné en renommée et son travail a été exposé à la Biennale de São Paulo, au Brésil, en 1951. En 1960, il connaît son heure de gloire au Musée Guggenheim à New York en participant, avec les peintres Alleyn, Borduas, Riopelle et Town, à la délégation canadienne. ».

Riopelle est un autre artiste dont j'admire les oeuvres (mes préférées sont celles qu'il a réalisé vers la fin de sa vie). D'ailleurs, l'entretiens avec Jean-Paul Riopelle -livre de Gilbert Érouart  aux éditions Liber- publié en 1993 est l'un de mes livre préféré portant sur le domaine des arts visuels.
En préparant une  conférence pour répondre à l'invitation que m'avait lancée récemment l'artiste acadien Georges Goguen d'aller donner une causerie devant un public d'artistes de  Moncton,  je suis allée  relire la biographie de Bellefleur... une enfance bouleversée. Il aurait découvert très tôt  la peinture, ce qui dit-on « lui a permit d'échapper à un climat familial plutôt morose».   En 1929, « Bellefleur obtient un diplôme lui permettant d'enseigner aux enfants de niveau primaire ». C'est l'art de cet artiste qui m'intéressait à l'adolescence.
 Tel que mentionné, en 1978, je réalisais que je voulais faire de l’art.  Toutefois il me fallait penser à une profession conjointe car  je  ne voulais pas faire d’art commercial ni œuvrer sur « commande d’œuvres à répétition ou en série». Puisque je trouve le domaine de l'éducation primordial pour le développement d'un peuple, j'ai  choisi la profession d’artiste-enseignante car  tout en me permettant de faire de la recherche en création  cette profession permet aussi de  de contribuer à amener des jeunes du milieu scolaire  acadien à  découvrir et à développer leur portentiel artistique.

À la base,  ma formation artistique fut celle qui était offerte à l’Université de Moncton au département des arts visuels en 1978.  Des cours de procédés techniques en dessin et gravure enseignés par  Pavel Skalnik; des cours de peinture sous la direction de  Claude Gauvin; des cours de  sculpture sous la direction de  Claude Roussel et des cours de photographie avec   Francis Coutellier. À cela s'est greffé des cours d’histoire de l’art avec feu Ghislain Clermont  ainsi qu’une formation en enseignement au secondaire à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Moncton.

 Voir l'art dans les Musées fut très formateur. D'abord à Montréal avec le Musée des beaux-arts de Montréal et le Musée d'art contemporain. Ensuite à New York pour y voir les oeuvres des peintres américains et y faire de la photographie.  Dans l'Ouest canadien, voir et faire de l'art figuratif en regardant les belles montagnes du  Waterton Lakes National Park où  j'ai réalisé, à l'aquarelle des études de plantes de montagnes  qui étaient vendues dans une boutique locale (comme beaucoup d'étudiants canadiens j'étais employée du Prince of Wales Hotel). Ce même été, j'allais  dessiner dans le Montana, aux États-Unis. Le parc était situé juste à la frontière  partagée entre les deux pays. À Lethbridge, j'ai pu y voir de l'art contemporain.
Mon maître à penser en arts visuels alors que j'avais 20 ans, était  Albrecht Dürer, peintre et graveur allemand (1471-1528).  Un génie de la peinture à l'huile . Ce  sont ses aquarelles (ex. "Le lièvre" et celles de ses plantes) que j'aimais beaucoup (je les admire encore aujourd'hui). J'ai aussi eu une période à la "Tony Only" (aquarelliste canadien). J'apprécie encore ses séries d'aquarelles  à grandes taches de couleurs froides qui me font voir des paysages marins et d'hiver. Les musées en France, je ne les ai visité que bien plus tard, à quelques reprises depuis les années 1990. J'ai aussi participé à un symposium d'arts visuels à l'Université de Poitiers sur invitation.


 Graduée du département d'arts visuels de l'Université de Moncton en 1982 avec un baccalauraéat en arts visuels (majeures peinture) et en enseignement de l’art, deux mois plus tard, j'étais embauchée pour  enseigner les arts visuels à temps plein (Contrat B). Mon rôle la première année fut d'être   l'assistante du coordonnateur de l'enseignement de l'art,  Léopold Léger, dans la région de Shédiac-Moncton. Nous nous partagions les écoles à visiter. Mon rôle consistait  à aider le personnel enseignant de plusieurs  écoles primaires du sud-est du Nouveau-Brunswick avec le processus d'animation  de cours d'arts plastiques dans la classe. Je préparais pour les enseignants et enseignantes des plan de leçon à court terme (parfois à long terme) et j'allais amorcer l'animation d'une activité de création et de lecture de l'oeuvre d'art dans leur classe, en leur présence, une fois par mois. Cette approche d'aide directement en salle de classe donnait des résultats très positifs. C'était un moyen pratique et économique de faire du "perfectionnement professionnel" du personnel enseignant tout en donnant l'occasion aux  enfants de vivre une éducation aux arts visuels en présence d'artistes-enseignants. Je n'oublierai jamais leurs beaux grands sourires lorsqu'ils avaient l'occasion de modeler du papier mâché, de réaliser un  dessin réserve, peindre sur du carton épais etc.  Cette manière qu'avait le District scolaire de Shédiac-Moncton, sous la direction de Monsieur Ouellet dans les années 1980, de gérer l'enseignement des arts visuels au primaire permettait de faire  vivre beaucoup de créativité aux jeunes à l'école.  Les  réalisations artistiques  étaient montrées annuellement à la population (ex. exposition sur les murs du Centre d'achat Place Champlain). Tous les enfants en profitaient puisque nous allions dans toutes les classes et de manière continue.

Par la suite j'ai enseigné les arts visuels auprès des élèves de la 7e à la 9e année dans trois anciennes écoles de Moncton:  l'École Beauséjour,  l'école Essex et  l'école Vanier. Plus tard, ce fut l'enseignements de cours d'arts plastiques au secondaire à la Polyvalente Louis J. Robichaud à Shédiac auprès des jeunes de la 10e à la 12e année.   À Montréal, alors que j'étudiais à la maîtrise, j'animais des ateliers de création en  arts plastiques au pré-scolaire. Cela m'a donné de l'expérience auprès des enfants de 2 à 5 ans. Toutes ces expériences furent  vraiment  très agréables et je constatais une progression réelle dans l'évolution artistique des jeunes. C'était très valorisant pour les enfants et pour moi aussi de voir toute cette belle créativité! Avec une maîtrise j'ai commencé à donner des cours du soir à l'Université de Moncton tout en enseignant à temps plein le jour en milieu scolaire. Faire les deux  était exigeant alors j'ai dû choisir et j'ai opté pour oeuvrer au niveau de la formation des enseignantes et enseignants du primaire. Je me disais que je rejoindrais plus d'enfants à travers toutes ces personnes qui auront la tâche d'enseigner les arts visuels une fois sur le marché du travail dans les écoles acadiennes du Nouveau-Brunswick.  Ainsi, depuis 1988, j'enseigne avec plaisir le cours de Didactique des arts visuels  à la Faculté des sciences de l'éducation à l'Université de Moncton à Moncton au Nouveau-Brunswick (Canada). Professeure titulaire, j'ai obtenu mon doctorat en 1994. 


2. Pour une éducation aux arts visuels
Si je mentionne le  domaine de l’éducation aux arts visuels c’est que je le trouve vraiment important pour le développement de l’art.  J’aimerais bien que les arts visuels soient davantage implantés sur une base régulière dans notre système d’éducation comme c’est le cas pour l’éducation physique et pour l’éducation musicale dont l'enseignement est donné par des spécialistes dans les écoles acadiennes. Je dis cela parce qu’une formation solide dans le domaine, dès le primaire (et cela jusqu’à la fin du secondaire comme on le fait pour les mathématiques, le français etc.)  permettrait aux jeunes de développer leurs habiletés en matière de lecture de l’œuvre d’art et créerait  un contexte favorable à  leur développement artistique personnel.   Les visites d'artistes à l'école (Ex. Un.e artiste-une école; Génie art; etc), c'est bien mais cela ne remplace pas le besoin d'avoir une éducation artistique en arts visuels continue de la maternelle à la 12e année. (Par exemple,  bien qu'il y ait des visites d'écrivains en milieu scolaire, on a quand même besoin de donner des  cours de langue). 
Les découvertes en arts visuels  enrichissent (et précèdent) l’enseignement de l’art.  Prenons l’art ancien (paradigme pré-moderne), par exemple, dont celui axé sur la « beauté de la nature ». Ce type d’art  a  inspiré les méthodes d’enseignement de l’art par des approches diverses dont celles qu’on retrouve dans des livre de techniques de dessin d’observation comme celui de Nicolaide : The natural way to draw.
Les oeuvres issues du paradigme moderne forment un autre exemple. Elles ont d’ailleurs inspirées les méthodes d’enseignement de l’art issues des écrits des années 1945 mettant l’emphase sur la créativité, l’expression personnelle par la simplification des formes,  lignes, couleurs…d’où  l’apparition de l’expression « langage plastique » afin de lire les images et composantes des textes d’approche de l’enseignement des arts visuels de manière moderne en éducation et  traduite par les écrits d’Itten,  de  Lowenfeld et autres.
Quant à l'art visuel issu du paradigme post-moderne (voir  les arts médiatiques, installations, récupération, diversité de style présents chez un.e même artiste...)  il a précédé les méthodes d’enseignement de l’art des années 1980 ici au Canada (voir la Société canadienne d'éducation par l'art SCEA/CSEA), aux États-Unis (voir: NAEA) et à l'international (voir: INSEA) . Lire aussi les publications de la professeure Moniques Richard de l'UQAM.  Les découvertes des artistes contemporains de notre époque ont amorcé l'ajout de  d'autres composantes à nos manières d'enseigner les arts visuels. Dans les années 1980 on a donc eu  des écrits en  éducation artistique  qui présentaient des caractéristiques du paradigme postmoderne.  J'aime particulièrement le postmodernisme de reconstruction. Cette manière de voir l'art (cela s'applique à l'enseignement des arts visuels)  valorise la  culture et  notre milieu  de vie. Une éducation artistique mise à jour dans cette perspective tient compte de la culture populaire et des changements technologiques ainsi que des préoccupations écologiques et sociales du 21e siècle.


3. L’éveil à la réflexion sur ma propre praxis en arts visuels 
Il n’y a pas si longtemps, c’était les  historiens et/ou historiennes de l’art, les sémiologues etc. qui parlaient du travail des artistes, de leurs pratiques et de leurs œuvres. Aujourd’hui,  comme le rappelle Monik Bruneau de l’UQAM, (qui s’inspire de Cauquelin 1999 pour ce propos écrit dans le  livre Traiter de recherche en création 2007) : « les artistes, les praticiens prennent la parole et se tournent vers des programmes de formation qui leur offrent un lieu de réflexion et de parole inédit » (p.9).
Vers la fin des années 1980,  il n’y avait pas de programme de doctorat en études et pratiques des arts en français au Canada. (Ce qui existait c’était le  programme de doctorat en Art Education à l’Université Concordia à Montréal l’autre était offert à Vancouver).  Je me suis donc inscrite au programme de doctorat à la Faculté de Arts de Concordia, ce fut une très belle expérience.
J’avais auparavant obtenu une maîtrise en arts plastiques de l’UQAM sous la direction de la merveilleuse (et patiente)  professeure Suzanne Lemerise (historienne et sociologue de l’art). Comme projet d'étude j’avais rédigé un mémoire parlant des résultats d’une recherche-action de type exploratoire portant sur la lecture de l’œuvre du peintre acadien  Léo LeBlanc (oeuvres de genre naif) . Oeuvres examinées par des enfants âgés de 6 à 9 ans.  L'expérience pratique a eu lieu en milieu scolaire québécois dans classe de Laurence Sylvestre alors enseignante d'arts plastiques   (maintenant professeure à l'UQAM). La rédaction de ce mémoire de maitrise en arts plastique (enseignement) a abouti à la publication du livre Voir l'art  des artistes acadiens en milieu scolaire francophone au Nouveau-Brunswick (Robichaud, 1990). 

Toujours à l'UQAM, j'ai eu la chance de suivre des cours avec les professeurs René Payant et Fernande St Martin en étude des arts. Lors d'un stage au Centre de recherche sur l'Imaginaire à l'Université Stendhal à Grenoble en France, grâce à une bourse France-Acadie, j'ai eu l'occasion d'assister à une présentation de la sociologue de l'art  Raymonde Moulin sur le marché de l'art en France. Toutes des personnes  que j'ai trouvé très humaines, intelligentes et attachantes dont  les publications sont à lire et à relire.


Pour l’obtention d’un doctorat, j'ai réalisé un projet de recherche  sous la supervision d’Élizabeth Sacca (spécialiste en étude des arts, féminisme et minorités). Cette thèse de doctorat (Robichaud 1994) intégrait des oeuvres de la sculpteure Marie-Hélène Allain et du peintre  Roméo Savoie aux notions de didactique des arts visuels auprès des généralistes du primaire. 

De cette thèse découle une recherche de type historique menée à Moncton et dont les résultats furent diffusés dans un article scientifique publié dans la revue de la Société canadienne d'éducation par l'art. Le sujet portait  sur l'apport de Claude Roussel et de Sr Eulalie Boudreau au domaine des arts visuels en éducation en milieu minoritaire au Canada.  Roussel et Boudreau sont en effet  deux pionniers du paradigme "moderne" de enseignement des arts visuels de l'Acadie du Nouveau-Brunswick. M. Roussel, qui a étudié l'éducation par l'art avec  Irène Senécal au Québec,  est un  artiste acadien qui m'impressionne toujours par la  grande place qu'il accorde à la valorisation de l'enseignement des arts visuels dans notre société.  Comme Lemerise en éducation artistique au Québec, Roussel est pour le Nouveau-Brunswick francophone, un modèle inspirant pour les artistes-enseignants et les artistes-enseignantes.

4. Présentation d’un résumé de mes  productions en arts visuels datant de 1994 à aujourd'hui
      Jusqu’à la fin de mon baccalauréat en arts visuels je peignais des toiles montrant des paysages à l’horizontal  réalisés à l’aquarelle et à l’acrylique dont l’une fut offerte en guise de trophée au joueur le plus utile d’une compétition nationale de hockey  ici à Moncton (trophée gagné en mai 1981 par l’un des aigles bleu) et une autre fut offerte au Ministre de l’Environnement du Québec de l’époque (par le personnel du Centre Culturel la Grande Maison à  Caraquet en août 1982) et j'y suis retournée  y exposer une deuxième fois (j'avais passé une partie de mon enfance dans cette maison devenu un Centre Culturel et j'ai eu le bonheur d'y rencontrer le poète-musicien-philosophe et adepte du bouddhisme Raymond LeBlanc,  celui qui partage ma vie depuis 1981). Voici un extrait d'une des expositions  présentées à cet endroit dans les années '80. Cette peinture fut réalisée avec une grosse éponge et de l'acrylique diluée avec le "l'emulsion sealer" sur toile.

(c) Robichaud,L.

  Par la suite, bien qu’ayant participé à plusieurs expositions solo et de groupe entre 1982 et 1993, je considère que ce n’est qu’en 1994 qu’à débuté sérieusement ma carrière professionnelle en arts visuels.

  Du processus de création, j'aime l'étape de la recherche avec la matière. Ici, par exemple, je cherchais une solution pour mouler de l'étamine afin de faire des oeuvres suspendues mais fermes. La solution, je l'ai trouvée en utilisant de la colle à papier mâché et en placant l'étamine que j'avais teint sur du plastique. Je travaille habituellement avec des matériaux non toxiques ainsi je peux faire des transferts dans le domaine de l'éducation artistique pour les jeunes de 5 à 18 ans.



 Robichaud,L.(c)
Moulage d'étamine pour l'Installation Nature-Culture  (congé sabbatique)



    Peinture mixte médias exposée dans le cadre de l'exposition de groupe:  Rétrospective: les arts visuels en Acadie lors du Congrès Mondial Acadien en 1994.
  Robichaud,L.(c)
  

   Voici une autre oeuvre picturale réalisée plus tard, celle-ci est de type aquarelle mais est faite d'acrylique et d'encre. La thématique porte sur les changements climatiques:





Détail de l'oeuvre. Robichaud,L. (c)


       Robichaud, L. (2008). Le niveau de la mer qui monte; Murale (2 pieds x 12 pieds ).





    J'utilise la toile et le bois mais  parfois le papier comme support dans un contexte de grand format. Ici, un exemple d'une  installation au sol réalisée avec du bois lors du FAVA 2004 à Caraquet. Ce fut un projet assez éphémère, improvisé à cause du lieux accordé pour créer en direct, le tout axé sur la texture, forme, jeu d'éclairage et  design.

 Robichaud (c)


   
 D'autres oeuvres furent réalisées sur papier. En voici une, par exemple, réalisée dans le cadre de l'exposition CLIMAT 2008. Assemblée au mur avec du bois, cette oeuvre de très grand format porte sur la thématique du climat social. 

  Robichaud, L. (c).
 
Je considère que ma production en tant qu'artiste professionnelle en arts visuels débute en 1994 même si j'ai exposé plusieurs fois dans les années 1980. Pourquoi? C'est parce  que c’était la première fois que je participais à une exposition (arbitrée), c’est –à-dire  par soumission d’œuvres qui allaient être évaluées par un jury de pairs.  Roméo Savoie et Marie-Hélène Allain, deux personnes que je respecte beaucoup pour leur contribution à l’art Acadien,   formaient le jury de sélection des œuvres pour une exposition dans le cadre du 1er Congrès Mondial Acadien en 1994.  Je me suis dit qu’ils me donneraient une rétroaction sincère et directe par rapport à la qualité des œuvres soumises pour cette exposition avec jury.  En d’autres mots je me disais : « Ça passe ou ça casse!». Ainsi, débuta ma carrière professionnelle en arts visuels J
Depuis 1997, je m'inspire souvent de l'actualité. 


  En résumé, la plupart de mes projets de création en Arts Visuels explorent de manière poétique et autobiographique la thématique de l’identité, de la nature et de la culture. De l’art pictural à l’installation, j’exprime mes idées par la peinture ainsi que par la sculpture par assemblage avec des matériaux naturels et fabriqués. À titre d'exemple


1) Nature-culture (1997) Moncton, Nouveau-Brunswick: Galerie d’art de l’Université de Moncton. 
Robichaud, L. (1997). Section de l'Installation Nature-Culture.
2) Birth-place. (1998) Installation (regroupant sculpture au sol, peintures et dessins). Saint -John, Nouveau-Brunswick: The Space a co-op gallery. Intégrant des extraits de l'Installation Nature-Culture. 


Robichaud, L. (1998). Birth Place. Sculpture au sol.




3) Symposium international : 1999 (10 au 22 août) Symposium d’art actuel. Moncton: AAAPNB. (Participation d’artistes de plusieurs pays francophones). Président d’honneur : Claude Roussel. Commissaire : Alain Martin Richard.
« Longue vague déferlante » (ou portage)
(c) Robichaud, L. (2000).
Création d’une installation de 80 mètres de long en bois ( In Situ) près de la rivière Petitcodiac.
Un dizième de la largeur que la rivière avait avant la construction du pont Riverview-Moncton. 
Sur le bois:  Poème de Raymond LeBlanc issu de son  livre Cri de Terre (1972).


J'aime travailler en direct devant le public à réaliser des structures symboliques en bois assemblé.

Comme autre sculpture d'assemblage sur invitation, il y eut l'exposition de groupe D'une île, l'autre exposé au Centre des arts contemporain de Montréal.  L'oeuvre porte le titre Migration.
 Au sol (mais pas sur la photo),  il y avait des tout petits morceaux de marbre blanc.  De petites maisons miniatures récupérées sont installées face à face en référence au voisinage. À l'arrière, la grande ville. Deux lignes de  petits îlots. En faisant une lecture de la photo de l'oeuvre "Migration " un jeune enfant m'avait décrit l'ensemble comme ayant   deux grandes tours...et à l'arrière...des allumettes géantes...cette oeuvre fut réalisée en juillet 2001.
Robichaud, L.(c)

4) Résidence d’artiste en 2000 (2-14 Septembre) : Rêverie. Extension intime. L’Ecart, Rouyn-Noranda (Québec) Projet L’Echangeur  Commissaire : Annie Molin Vasseur . Les petites maisons, vues de près, nous montrent  un texte sur  la "Théorie de l'extension".



 Robichaud, L. (2000). Rêveries. Installation  Résidence d'artiste à Rouyn Noranda.





5) Écrire L’Avenir, (2002)
Ici il s'agit d'une maquette en prévision d'une Intallation qui fut réalisée (alors qu'on m'avait invité à être la marraine du FAVA 2002) sur l’estrade du Carefour de la mer à Caraquet.  Environ 2000 enveloppes, miroirs en bas de l'image et photographie numérique très grand format formaient cette installation.  Lorsque le public passait devant l'estrade, ils percevaient du mouvement dans le miroir. La main (photo issue d'une vidéo que j'ai prise du poète Raymond LeBlanc écrivant son poème Naissance ) était perçue comme étant une vidéo alors que l'image était statique. Le public était invité à écrire leur vision de l'avenir dans un cahier en avant de l'estrade. L'image de l'oeuvre originale fut diffusée dans la revue Vie des arts. 

maquette

L'oeuvre (Carrefour de la mer à Caraquet)






6) Exposition en duo  (30 janvier au 3 mars 2002). Lise Robichaud avec Shahla Bahrami (invitée) qui exposait dans l'autre salle.
Correspondance pour la paix est un projet que j'ai développé conjointement avec Bahrami pour faire suite au 11 septembre 2001. Il fut diffusé à la Galerie d’art de l’Université de Moncton. Voici certaines pièces que j'ai réalisé pour ce projet d'exposition:


(c) Robichaud (2002). Les endeuillées. 8 x 16 pieds environ




(c) Robichaud (2002). Les endeuillées. 8 x 16 pieds environ





Robichaud, L.(c) 
 Détail  d'une installation éphémère au mur : Faire Part
Robichaud, L.(c) 
                                          Paix fragile.


Robichaud, L.(c) 
Paix fragile.


7) Art en direct (juin 2003). Angélus (réalisée sur invitation dans le cadre du projet À l’ombre d’Évangéline III)  Moncton : Galerie d’art de l’Université de Moncton. Commissaire : Luc A. Charrette.

Cette oeuvre fait partie de la Collection de l'Université de Moncton. Elle a été exposée à la Galerie d'art Beaverbrook à Fredericton. Elle fut en montre au Centre des arts de la Confédération à Charlottown à l'IPE à l'automne 2010 et en janvier 2011.

Robichaud, L. (2003).
 Détail de l'oeuvre Angélus.  Interprétation du poème Évangéline de Longfellow. Installée habituellement au Pavillon Jeanne de Valois de l'Université de Moncton.



Robichaud,L.. (2003)

Pour ce projet de création d'art en direct,  la Galerie d'art de l'Université fut le lieu de production. L'oeuvre picturale porte le titre Angélus. Le projet a eu lieu trois fois et à chaque fois trois artistes étaient sélectionnés et travaillaient en direct sur place sur leurs oeuvres grand format. Ce projet de création fut une belle occasion pour relire le poème de Longfellow car il s'agissait d'en faire une interprétation picturale. Sur l'oeuvre, j'ai "parlé" visuellement à cet écrivain d'autrefois (célèbre à son époque) à partir de l'actualité des années 2000. Dans le texte il est question de réflexion à partir des nouvelles du jour issues des journaux. Il est mentionné qu' il existe au 21e siècle des peuples qui sont déplacés, des amoureux séparés par la guerre. Le temps passe, mais il y a des choses de la vie qui ne changent pas beaucoup. Cette lettre forme les deux côtés du tableau et vue de loin symbolise le temps qui me sépare de l'époque de cet écrivain américain. L'effet  des lignes et du rythme bleu rappelle de  l'eau qui coule...en référence à l'océan  sur lequel les personnages du poème auraient navigués. Gabriel déporté, Évangéline allant à sa recherche. L'oeuvre fut peinte sur bois avec de la colle diluée avec de l'eau. Ensuite j'ai peint à l'aide d'un chiffon et de la teinture à bois (base d'eau). En dernier lieu,  j'ai lavé les schémas que je voulais conserver pour la composition de l'oeuvre (procédé réserve).   Le tout fut vernis à répétition.



8) Origines. (2004)  Bois et peinture. Wolfville, Nouvelle-Écosse.: Acadia University Art Gallery. ÉLOIZES 2005 Artiste de l’année en arts visuels


Robichaud,L.(c)
La plupart de mes ancêtres "biologiques" viennent de la France. ( Lanteigne & Richard ) D'où le symbole du bateau en référence à la  traversée de  l'océan.
Robichaud, L. (2004). Origines. Installation au sol et au mur. Bois, encre et matériaux recyclés.


 Robichaud,L.(c)

J'ai découvert que du côté maternel j'ai  des racines de la France mais aussi de l'Angleterre d'où la symbolique de la "fancy cup".

(c) Robichaud,L.

On m'a dit que du côté paternel, j'ai des racines de la France mais aussi de l'Irlande d'où la symbolique du trèfle.


11)Climat 2008: Exposition de trois projets de créations de Lise Robichaud (2008) Œuvres picturales grand format. Moncton : Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen de l’Université de Moncton. www.umoncton.ca/gaum




Robichaud, L. (c).
 L'impact¸des changements climatiques Section de l'inst. Climat 2008. Acrylique, encre et fusain sur bois recyclé. 8 x 16 pieds


L'effet des OGM sur la nature L.R. (c)




12) Mémoire intime d'une grande maison.     Détail d'une Installation montrée au Centre d'artiste Voix visuelle à Ottawa:











Art nature
installations d'art nature.
Ici une installation au mur, dehors, avec du bois de mer récupéré.(Symposium à St Anne des Monts au Québec).

À la mémoire des bélugas:


 Robichaud, L.  (c)

À la mémoire des oiseaux:
Robichaud,L.(c)
Installation In Situ avec racines et pierres rondes  peintes blanches (peinture à base d'eau pour que tout retourne au naturel). Comme un nid dans la nature en référence aux oiseaux de la mer et à ceux de la montagne. Réalisation faite sur invitation à l'un des Symposiums du bois de la mer  à St Anne des Monts.

Ici, une oeuvre dans laquelle participait le public:

(c) Robichaud,L.
Installation In Situ réalisée à St Anne des Monts

(c) Robichaud,L.
Le public participait dans l'oeuvre. Ici,  un jeune spectateur, assis sur la chaise,  médite sur  le niveau de la mer qui monte sur un rocher gisant naturellement dans le fleuve. Les gens revenaient à différentes heures du jour (à la marée basse et à la marée haute) pour essayer l'oeuvre.

J'ai fait d'autres oeuvres du genre, en voici une réalisée à Caraquet au N.-B. lors d'un des Festival des arts visuels en Atlantique. Le tout symbolise le temps et s'inspire d'anciens calendriers mexicains.


Robichaud,L.(c)
(c) Robichaud,L.
"Terrir" 
Cette oeuvre fonctionnait comme un ancien calendrier à cause des 4 directions: N-S-E-O. C'était une oeuvre In Situ de  participation. De ce type d'art il ne reste que l'expérience personnelle (esthétique idéalement) et de la Documentation Dans un premier temps, à tour de rôle, les gens  écrivaient sur un bâtonnet le noms de ruisseaux ayant disparus de leur milieu de vie. J'avais peint des poissons de couleur rouge  sur des patates symbolisant le temps où on engraissait la terre des champs avec du homard. Debout sur un tapis tressé, le public lisait les noms d'endroits du nord-est du Nouveau-Brunswick où les ruisseaux (ou cours d'eau) de leur enfance n'existaient plus. Pour ce faire ils devaient tourner dans les 4 directions. En tout,  je pensais obtenir 12 noms d'endroits où des sources d'eau, ruisseaux ou petits cours d'eau avaient disparus j'en ai obtenu plus de 48...impossible de tous les mettre. Il s'en est suivi une prise de  conscience de problématiques reliées à  la rareté de l'eau.  Ce processus de création forme aussi un moyen pratique de recueillir des données scientifiques de manière qualitative sur le terrain. 

Aux Iles de la Madeleine il y a beaucoup d'acadiens. On m'avait invité lors d'un symposium à réaliser une installation en direct. L'oeuvre portait le titre "Liens".

  Robichaud, L. 
 L' installation LIENS fut réalisée avec du bois donné et préparé par un acadien très âgé des environs où l'oeuvre fut réalisée aux îles. Ce fut comme un rituel. J'y ai aussi tressé de la zostère marine mouillée. En séchant cela devint très solide  même dans les grands vents!  Cette oeuvre faisait référence au lieu (autrefois, on y faisait sécher  le poisson) et à la boussole.  L'effet d'éclairage naturel se faisait voir la nuit. Cet effet fut obtenu en peignant des galets avec une couleur argentée. Ainsi, avec l'eau à proximité et la pleine lune,  tout s'allumait de manière naturelle le soir.  Effet de nuit spectaculaire!


Climat
Autobiographique, le contenu de l’exposition Climat a présenté ma vision de la nature et de la culture avec une volonté de créer une atmosphère poétique en opposition aux sources d’inspiration à l’origine de ce projet  avec, par exemple, les feux de forêt déclenchés intentionnellement, la coupe à blanc,  la fonte anormalement accélérée des glaciers, les problèmes que subissent la vie marine (ex. le homard ). Des espaces vécus, c’est-à-dire des paysages et une de prise de conscience que ceux-ci se modifient à une vitesse imprévue…la peinture devient un moment d’arrêt pour méditer par le Faire et le Voir sur ce qui se passe sous nos yeux…Le résultat s’est traduit par la réalisation d’œuvres picturales incorporant une variété de  procédés de peintures à base d’eau sur divers supports dont de la toile de coton ainsi que du  bois,  papier, masonite et linoléum recyclés.  Les images communiquèrent ma vision du climat.  
La thématique du paysage est présente dans plusieurs de mes œuvres picturales. Ce sujet de recherche en création est actuel et me permet  de communiquer mes idées par rapport à mon contexte de vie car « Le paysage s’avère être le reflet des actions, des pratiques et des valeurs d’un groupe social qui habite le territoire ». Poullaouc-Gonidec, P., Domon, G. et Paquette, S. (2005). Paysages en perspective.  Montréal : Les Presses de l’U de Montréal, p.30.  Je m'inspire de l'actualité d'ici et d'ailleurs car l'impact des changements climatiques se fait sentir au delà des frontières. 
Dans les peintures CLIMAT SOCIAL I et II ( voir images ci-dessous), il y a référence à la destruction (ex. guerre) via la symbolique du feu.  D’autres oeuvres de l'installation Climat 2008 faisaient référence à la symbolique de l'eau. 


L'Installation   était ancrée dans le paradigme de reconstruction sociale avec le désir de participer à la création d’un climat moins hostile. Par l'art,  le public a été amené à réfléchir à propos des changements climatiques et son impact sur la nature-culture.


Robichaud,L.(c)
    Climat social 2008/I
Robichaud,L.(c)
                                     Climat social 2008/II